Le 9 janvier dernier, le directeur du Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble, Bernard Bensaïd, était mis en examen pour prise illégale d’intérêts. Dans le cadre du dossier, la Métropole a annoncé sa volonté de se porter partie civile.
Alors que son entreprise « avec » (plateforme de santé) était fortement endettée, et que ses caisses se vidaient plus vites qu’elles ne s’emplissaient, la survie de celle-ci était en sursis : 5 millions d’euros restaient sur les comptes de la société, alors que 32 millions d’euros sont nécessaires chaque année pour la finance de celle-ci.
Bernard Bensaïd
Mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics« , le directeur du GHM (Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble) avait été démis temporairement de ses fonctions dès le 9 janvier dernier jusqu’à ce que le tribunal statue sur le caractère définitif ou non de cette décision. La décision a été rendue le 20 mars 2023 par le tribunal, et celle-ci autorisait à Bernard Bensaïd la gestion des entreprises de son groupe, excepté celle du GHM, qu’il ne pourra plus récupérer dans le futur, bien qu’elle appartienne toujours à son groupe « avec », lui appartenant encore, et duquel il est toujours à la direction.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble a limité l’interdiction pour Bernard Bensaïd d’exercer toute fonction de gérance et de direction à la seule union mutualiste pour la gestion.
Éric Vaillant, procureur de Grenoble, le 20 mars dernier
Les « prises d’intérêts » en question étaient dénoncées par la CGT et Force Ouvrière, les deux syndicats majoritaires du groupe hospitalier, qui rapportaient un transfert d’argent systématique entre la trésorerie de la clinique et le groupe privé « avec », pour rappel possession de Bernard Bensaïd. Ce seraient 12 millions d’euros de prêts (dont 4 illégaux) qui auraient été faits du GHM vers « avec » entre mai 2022 et janvier 2023, dont seulement 1.5 millions étaient remboursés le 9 janvier, date de la mise en examen du PDG de « avec ».
Mercredi 5 avril, la métropole grenobloise a annoncé sa volonté de se porter partie civile dans cette affaire, pour ainsi pouvoir demander des dommages et intérêts de cette affaire, alors que celle-ci subventionne en partie la clinique.
Les syndicats initialement tireurs de la sonnette d’alarme ont déclaré penser que les conséquences de cette affaire seraient irréversibles et auraient de graves répercussions pour la clinique dans l’avenir.
Le projet d’achat d’un appareil de radiothérapie par la clinique qui était prévu a été annulé en raison de l’affaire, les banques ayant refusé le prêt au GHM en raison de celle-ci. Ceci est une des conséquences de cette affaire, mais de nombreuses autres pourraient apparaître dans le futur.
L’affaire continue dans les tribunaux, les prochaines dates d’instructions devraient être communiquées prochainement par le tribunal de Grenoble, en charge de l’affaire.